Directeur général de l’ESH Axentia depuis 2020, Gilles Leclerc assure depuis fin 2024 un mandat d’administrateur à l’AGS, le Régime de Garantie des Salaires créé en 1974 à l’initiative des employeurs, au nom de la solidarité interprofessionnelle.
Pourquoi avoir accepté ce mandat ?
Axentia est adhérent au Medef Lille Métropole depuis quelques années. J’avais été sollicité à plusieurs reprises en vue d’assurer un ou des mandats et je m’étais montré enthousiaste à l’idée d’un tel engagement. En 2024, suite au départ d’un administrateur de l’AGS, le Medef m’a proposé de reprendre son mandat, ce que j’ai aussitôt accepté. J’ai découvert un dispositif méconnu mais très utile, en pleine mutation après des évolutions importantes suite à son autonomisation vis-à-vis de l’Unedic depuis le 1er janvier 2024. J’estime également que le rôle d’un dirigeant est de s’impliquer dans des organisations interprofessionnelles. Je le fais par conviction, pour me rendre utile, apporter mon expérience et contribuer à la vie du Medef.
Quelles sont les missions de l’AGS ?
L’AGS est un bel outil destiné à la protection des salariés. C’est un fonds de solidarité inter-entreprises qui permet de garantir le paiement des sommes dues aux salariés (salaires, préavis, indemnités de rupture, etc.) en cas de procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire. Cette garantie est financée par une cotisation patronale obligatoire des employeurs, de 0,25% de la masse salariale. En plus de la prise en charge financière, une des plus élevée d’Europe, l’atout de l’AGS est également sa rapidité d’intervention.
Quel est votre rôle au sein de l’association ?
Je suis entré au conseil d’administration en octobre 2024 et j’ai rejoint la commission d’audit et de contrôle deux mois plus tard. Ce mandat permet d’avoir une vision sous un autre prisme de l’activité des territoires, de rencontrer des dirigeants de tous secteurs économiques et de suivre les nombreux projets de l’AGS. Créé il y a 50 ans, le dispositif AGS reste innovant et conserve toute son utilité. C’est un très bon amortisseur social et à ce titre, il mérite d’être mieux connu. Mon rôle, c’est aussi d’être l’un de ses ambassadeurs.
En savoir plus sur l’AGS :
• L’AGS est une cotisation patronale. Elle est recouvrée par les Urssaf, la MSA et France Travail au même titre que les cotisations d’assurance chômage.
• La cotisation AGS est fixée à 0,25 % des salaires servant de base au calcul des cotisations d’assurance chômage. Elle est due pour un salarié à temps plein dans la limite de 4 plafonds mensuels de la sécurité sociale, soit la somme de 15 700 € en 2025.
• Tout employeur, qu’il soit un entrepreneur individuel ou une société, doit payer la cotisation au régime de garantie AGS.
• Toutes les activités sont concernées : commerciale, artisanale ou libérale.
• Tous les salariés liés à l’entreprise par un contrat de travail peuvent bénéficier de l’AGS y compris les salariés détachés à l’étranger ou expatriés. Les apprentis peuvent également être pris en charge par l’AGS, dans les mêmes conditions que les autres contrats de travail.
• Pour les intérimaires, la prise en charge peut également être réalisée dans des conditions plus limitatives car ces entreprises bénéficient d’un dispositif spécifique qui intervient en première intention. C’est ce qui explique que le taux de cotisation à l’AGS pour ces entreprises est plus faible que pour le reste des employeurs.
• Le bénéfice de la garantie de l’AGS est immédiat pour le salarié, quelle que soit son ancienneté dans l’entreprise.
• La prise en charge de l’AGS se fait sous la forme d’avances : à l’issue de la liquidation de l’entreprise, et en fonction des actifs disponibles, le régime a vocation à être remboursé. Comme le régime se substitue aux salariés, ces avances sont des créances superprivilégiées.